Le nucléaire est économique, propre et sans danger
Ce brillant espoir, autrefois partagé par tous, dont moi- même, a conduit à la multiplication des centrales nucléaires, l’une des pires menaces pesant aujourd’hui sur l’Amérique. La production des armes nucléaires de destruction massive et la facilité avec laquelle on peut s’en procurer atteignent aujourd’hui des proportions terrifiantes.
DR David Lilienthal, physicien et premier président de la Commission pour l’énergie nucléaire
Toujours soucieux de construire une image « professionnelle » du lobbying, Edward Bernays proposa de créer un club de discussion informel où les consultants pourraient se rencontrer et partager des idées avec des hauts fonctionnaires et des personnalités importantes du monde des affaires. En janvier 1938, pour démarrer son projet, il invita des professeurs d’université, des journalistes, des dirigeants d’entreprises et des professionnels du lobbying à un dîner chez lui. Il en profita pour envoyer un petit rapport sur cet événement au magazine Time, qui publia un article le 24 janvier : « Une vingtaine de maîtres de la propagande se réunissent fréquemment autour d’un bon repas à Manhattan. Ce groupe discret d’individus puissants s’intitule Comité d’opinion publique. Présidé par le premier publicitaire d’Amérique, Edward Bernays, personnage sombre et machiavélique, ce petit groupe pourrait être l’amorce d’un sinistre super-gouvernement. Heureusement, jamais deux membres de ce conseil n’arrivent à se mettre d’accord sur un seul point important. »
Effectivement, les désaccords aboutirent rapidement à une crise interne. L’allusion complaisante à Edward Bernays offensa John Hill, fondateur de Hill & Knowlton, qui se plaignit que le communiqué de presse d’Edward Bernays le présentât comme « assis aux pieds de son maître pour apprendre le lobbying ». John Hill organisa donc, lui aussi, un dîner chaque mois et son propre club – auquel Edward Bernays ne fut pas invité. Lors d’une réunion chez le directeur du lobbying de Bethlehem Steel, un participant plaisanta : « Après notre pèlerinage à Bethlehem, nous pourrions nous appeler les Rois mages. » Le nom leur est resté, et les Rois mages rassemblent encore aujourd’hui une petite élite de consultants de haut niveau qui discutent régulièrement des nouvelles tendances sociales, économiques et politiques.
Un peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain se tourna vers les Rois mages pour leur demander de l’aider à gérer la dimension publicitaire du projet Manhattan (resté secret jusque-là) destiné à développer la bombe atomique. Tandis que les gorilles des services de sécurité gardaient les portes de la salle, les Rois mages rencontrèrent le général Leslie Groves, responsable du projet, à l’University Club de New York. Groves les informa des développements de l’énergie atomique et leur demanda comment ils communiqueraient à propos des premiers tests au Nouveau-Mexique. Ils suggérèrent que le ministre de la Guerre invite Bill Lawrence, du New York Times, afin que ce journaliste observe les tests et relaie les informations sur les bombardements du Japon aux autres reporters que l’armée de terre avait rassemblés à Manille .
La fin de la guerre suscita de nouvelles préoccupations en matière de lobbying à propos de la bombe atomique. Le monopole américain sur les armes nucléaires s’évapora rapidement lorsque l’Union soviétique fabriqua ses propres bombes. En 1952, les deux pays passèrent de la bombe A à la bombe H, dont le pouvoir de destruction était 15000 fois plus puissant que celui de l’explosion ayant frappé
Hiroshima. Tandis que le conflit américano-soviétique s’aiguisait, les Américains commencèrent à réfléchir au potentiel effrayant créé par l’énergie atomique : la prochaine « guerre mondiale » pourrait détruire des cités entières dans le cadre d’un conflit dont tout le monde savait, même à l’époque, que personne ne sortirait vainqueur.
Vidéo : Le nucléaire est économique, propre et sans danger
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